Initiation au fonctionnement des tubes électroniques (lampes)

La diode

La triode

La triode en amplification

La cathode

La tension négative de polarisation grille

La double triode

Pente ou transconductance

La pentode amplificatrice

La pentode de puissance en étage final

Le transformateur de sortie

Distorsion

Quelques formules utiles

 

Le tube électronique, rapidement abandonné dès l'apparition sur le marché des premiers transistors, tend à revenir sur la scène de l'électronique. Bien souvent, on se trouve en difficulté devant un montage ou un schéma utilisant des triodes ou des pentodes dont on ne connaît pas assez le fonctionnement.

 

 

 

Fig.1 : En 1884, Thomas EDISON remarqua que la face interne de l'ampoule de sa lampe d'éclairage noircissait, diminuant rapidement la luminosité.

Fig.2 : Pour résoudre ce problème, il a pensé à placer dans l'ampoule une plaque métallique, destinée à l'origine à recueillir les particules qui noircissaient l'intérieur de l'ampoule, et, de là, il a découvert qu'un courant électrique pouvait passer à travers le vide de l'ampoule.

 

Fig.4 : Pour comprendre le fonctionnement d'une lampe thermo-ionique, on pourra prendre comme exemple un alambic rempli d'eau.

LA DIODE

Cette lampe, munie de seulement deux électrodes (le filament et la plaque métallique) fût appelée par le physicien FLEMMING, la diode thermoélectronique.
Il a cherché tout de suite à l'utiliser pour détecter les signaux radio, mais sans grand succès car ce "composant" s'est avéré trop peu sensible, très encombrant et surtout très coûteux par rapport à la galène utilisée jusqu'alors.

LA TRIODE

La diode thermo-ionique est devenue subitement intéressante quand, en 1907, le physicien américain Lee de Forest plaça entre le filament et la plaque une troisième électrode appelée grille. Cette grille réussit à augmenter le flux d'électrons lorsqu'elle est polarisée positivement, et à réduire ce même flux lorsqu'elle est polarisée négativement.
En pratique, Lee de Forest a démontré qu'il est possible d'augmenter ou réduire le courant dans le circuit plaque en modifiant la tension de polarisation de la grille.

 

Fig.6 : Dans un tube triode, on a inséré une grille entre le filament et la plque. Lorsqu'aucune tension n'est appliquée sur cette grille, tous les électrons émis par le filament rejoignent sans obstacle la plaque. Evidemment, le mouvement de ces électrons entre le filament et la plaque ne se fait que si on branche une pile avec le pôle positif vers la plaque et le pôle négatif vers le filament.

Fig.7 : En appliquant une tension négative sur la grille de contrôle, les électrons émis par le filament sont freinés dans leur progression vers la plaque. On notera au passage que la variation de la tension appliquée sur la grille entraine une variation de courant dans le circuit plaque.

 

LA TRIODE en Amplification

Pour comprendre comment une triode peut amplifier une tension, nous citerons l'exemple suivant:

 

 

Fig.8 : Pour comprendre le fonctionnement d'un tube triode amplificateur, on connecte sur la grille le curseur d'un potentiomètre dont les extrémités sont connectées aux bornes d'une pile de 2 V. En amenant le curseur à mi-course, on obtient un courant dans le circuit plaque de 3 mA.

 

Fig.9 : En tournant le curseur du potentiomètre complètement vers le pôle négatif de la pile, on constate que le courant dans le circuit plaque est de valeur inférieure à l'exemple précédent, puisque le potentiel de la grille est plus négatif que celui du filament, et les électrons issus du filament seront freinés dans leur déplacement vers la plaque.

 

 

Fig.10 : En tournant le curseur du potentiomètre complètement vers le pôle positif de la pile, on constate que le courant dans le circuit plaque est de valeur supérieure aux exemples précédents, puisque le potentiel de la grille est plus positif que celui du filament, et les électrons issus du filament seront accélérés dans leur déplacement vers la plaque.

250 - 141 = 109 V

 

 

 

Fig.5 : Photo d'un ancien tube redresseur pour haute tension composé d'un filament alimenté en continu, et d'une plaque.

LA CATHODE

 

 

LA TENSION NEGATIVE de polarisation grille

 

 

LA DOUBLE TRIODE

 

Caractéristiques

ECC82/12AU7

ECC83/12AX7

Tension anodique maximum

250 V

250 V

Tension grille négative

- 8,5 V

- 2,5 V

Courant de repos plaque

1,6 mA

0,48 mA

Courant plaque maximum

20 mA

8 mA

Facteur de gain

17

100

Résistance interne

7 700 W

62 500 W

Pente S

2,2 mA/V

1,6 mA/V

Puissance de sortie plaque

2,75 W

1 W

 

PENTE ou transconductance

 

Gain = S x Ri

LA PENTODE amplificatrice

 

 

 

Caractéristiques

EF 80

EF 89

Tension anodique maximum

250 V

250 V

Tension grille écran

250 V

100 V

Tension grille suppresseur

0 V

0 V

Tension grille négative

- 3,5 V

- 2 V

Courant plaque maximum

10 mA

9 mA

Courant grille écran

2,8 mA

3 mA

Résistance interne Ri

0,65 MW

0,9 MW

Pente S

6,8 mA/V

3,6 mA/V

3,6.10-3 x 900.103 = 3240 fois.

LA PENTODE de puissance en étage final

 

 

Caractéristiques

EL34

EL42

EL84

Tension anodique maximum

250 V

225 V

250 V

Courant plaque maximum

80 mA

26 mA

48 mA

Tension grille écran

265 V

225 V

250 V

Courant grille écran

15 mA

4,1 mA

5,5 mA

Tension grille G1

- 13,5 V

- 12,5 V

- 7,5 V

Amplitude signal d'entrée

8,7 V

8 V

4,3 V

Résistance interne Ri

17 kW

90 kW

38 kW

Pente S

12,5 mA/V

3,2 mA/V

11,3 mA/V

Inpédance de charge

2 kW

8 kW

4 kW

Puissance de sortie en classe A

12 W

3 W

6 W

LE TRANSFORMATEUR DE SORTIE

 

 

 

 

DISTORSION

La distorsion d'un amplificateur BF se mesure avec un instrument appelé distorsiomètre. Ce dernier a pour rôle, par l'adjonction de filtres "notch", d'éliminer totalement la fréquence fondamentale.
Toutes les fréquence harmoniques en présence à la sortie de l'amplificateur à mesurer, ne sont pas considérées comme distorsions.
Encore qu'à ce stade, il faudra faire une distinction entre la distorsion du signal sinusoïdal de la fondamentale, et la distorsion due à la présence d'harmonique.

 

 

 

 

QUELQUES FORMULES UTILES

 Nous énumérons ici quelques formules complétées par des exemples, qui se révéleront utiles pour ceux qui souhaitent se lancer dans l'utilisation des tubes électroniques.

1° Pour calculer la valeur de la résistance de cathode nécessaire pour obtenir la tension négative de polarisation de la grille de contrôle, la formule à utiliser est la suivante :

R = Ug / Ip

Où R est la valeur de la résistance à insérer entre la cathode et la masse. Ug est la tension appliquée à la grille. Ip est le courant de plaque quand le tube est au repos ;

Cette formule n'est valable que pour les triodes. Pour les pentodes, il y aura lieu de faire la somme du courant plaque et du courant de grille écran.

Exemple 1 : Si on veut calculer la résistance de cathode d'une triode qui requiert une tension grille de 1,5 V, et un courant de repos de 5,4 mA, selon la formule édictée, la valeur sera de :

R = 1,5 / 5,4.10-3 = 277 W

Valeur que l'on arrondira à 270 W car dans un étage préamplificateur, l'amplitude du signal devra être notablement plus basse que la valeur nominale caractéristique, dans le souci d'éviter les distorsions.

Exemple 2 : Si on veut calculer la résistance de cathode d'une pentode (EL 34, par exemple), qui requiert une tension grille de 13,5 V, un courant plaque de repos de 80 mA, et un courant grille écran de 15 mA, selon la formule édictée, la valeur sera de :

R = 13,5 / (80+15) = 142 W

Valeur qu'on arrondira à 150 W.

2° Pour calculer la puissance dissipée par la résistance à insérer entre la cathode et la masse, on utilisera la formule suivante :

P = Ip² x Rc

Où Ip est le courant plaque. Rc est la résistance de cathode.

Exemple : Pour connaître la puissance dissipée d'une résistance de 150 W insérée dans le circuit de cathode d'un tube qui absorbe un courant plaque de 95 mA, selon le formule édictée, la valeur sera de :

P = 95² x 150 = 1,34 W

Valeur que l'on pourra porter avantageusement à 1,5 W ou mieux encore à 2 W, pour éviter une surchauffe excessive de la résistance.

3° Pour calculer la tension U et le courant I présents sur le secondaire d'un transformateur de sortie, connaissant la puissance P de l'amplificateur et l'impédance Zhp du haut parleur qui y sera connecté, on utilisera les deux formules suivantes :

Où P est la puissance de sortie de l'amplificateur. Zhp est l'impédance caractéristique du haut parleur.

Exemple : Pour connaître la tension et le courant présents sur le secondaire d'un transformateur de sortie d'un amplificateur de 50 W, auquel est connecté un haut parleur de 8 W, selon les formules édictées, les valeurs seront de :

On retrouvera la puissance de l'amplificateur en vérifiant les calculs à l'aide de la formule P = I x I, soit :

20 x 2,5 = 50 W

4° Pour calculer le gain G d'un tube électronique, connaissant sa pente Pt et sa résistance interne Ri, on utilisera la formule suivante :

G = Pt x Ri

Exemple : Pour connaître le gain d'un tube EL 34 dont la résistance interne est de 17 kW et sa pente est de 12,5 mA/V, selon la formule édictée, la valeur sera de :

G = 17.103 x 12,5.10-3 = 212,5 fois

5° Pour calculer le courant absorbé par un tube délivrant une puissance donnée, on utilisera la formule suivante :

Où P est la valeur d'une puissance donnée. Zc est l'impédance de charge.

Exemple : Pour connaître le courant absorbé par un tube EL 34 dont l'impédance de charge est de 2 kW, lorsqu'il délivre une puissance de 6 W, selon la formule édictée, la valeur en sera :



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